Partir ou rester?

Publié le par Noute




Des mois que je me torture l'esprit.
Ma vie en suspend, le souffle coupé.
J'ai toujours plus ou moins su ce que je devais faire et où je devais aller.
Instinctivement, intuitivement je savais ce qui était bon pour moi.
Parfois il me fallait du temps pour y parvenir, mais je savais.
Aujourd'hui, je ne sais plus.
Je me suis véritablement perdue.
Une hypothèse, un semblant d'explication me vient cependant : Et si c'était le fait de m'être enfin trouvée, de devoir me découvrir enfin et m'assumer. Que le sentiment d'être perdue ne s'explique que par le fait qu'il n'existe plus de plan et de règles à suivre, si ce n'est qu'il faille simplement exister et laisser les choses se faire. S'adapter à ce qui vient. L'accueillir sans jugement et accepter de vivre tous les possibles de la vie.
La perte de contrôle pour quelqu'un qui à passé son existence à tout "tenir" est, après tout, assez déstabilisante pour donner la sensation d'être perdu.
Je ne sais pas...
Je ne sais plus, mais je sens mes forces m'abandonner.
Combien de temps pourrais-je encore tenir?
Je sens qu'il me faut accepter d'être dans une indécision malgré ma peur. M'empêcher d'être trop interventionniste au risque de faire des choix irrémédiables et catastrophiques. Me donner par la même, la possibilité de reprendre des forces dans un espace où il se passe le moins de choses perturbantes possible. Le moins d'émotions possible. Pauser le "tout" et reprendre des forces.
Comme en AT (analyse transactionnelle) lorsqu'on redéfini un scénario de vie et qu'il faille pour cela passer dans une phase que j'appelle neutre (scénario de vie non-gagnant) avant de pouvoir passer en scénario de vie gagnant.
Comme en danse ou dans n'importe quel autre apprentissage, il faut passer par chaque étape, les répéter et de cette répétition naît la discipline et enfin l'intégration qui permet la construction, l'éducation ou la rééducation.
Vous me direz : "si tu sais comment faire, pourquoi ne le fais-tu pas?"
Parce que ça me demande aussi d'accepter ce qui est!
Accepter de voir l'autre s'éloigner, ne plus m'accorder de temps, ne plus compter à ses yeux, ne plus être attentif, ne plus m'aimer... (si toutes fois cela a été le cas et que ce n'est pas moi qui me soit fourvoyée... ce qui reste encore possible!)
Regarder l'autre reprendre ce qu'il vous a un jour donné...
Comment accepter de perdre la lumière qui est venue éclairer votre vie et lui donner un sens?!
PARTIR pour ne plus subir, ne plus souffrir, ne plus être en attente, ne plus être dans cette position humiliante de demande. Mais prendre aussi le risque de blesser la personne qui nous est si chère et de tout perdre à jamais.
RESTER  et  apprendre de cette histoire que l'on dit si belle et si riche d'enseignement. Apprendre à vivre et à aimer autrement. Dépasser ses propres limites, celles dont on est seule responsable. Mener le combat jusqu'au bout et se battre pour la personne que l'on aime. Lui montrer à quel point elle en vaut la peine. En ressortir grandis. Mais risquer aussi de s'épuiser et de s'abimer dans une lutte perdue d'avance.
Les choses sont probablement déjà en train de bouger (même imperceptiblement) puisque je suis en train d'écrire en ce lieu alors que je suis là depuis des mois à tergiverser en me demandant si je vais quitter ce blog ou dépasser mes blocages et le continuer. Ce qui me laisse à penser que c'est peut-être un signe qui m'indiquerait qu'il vaut mieux attendre avant de prendre des décisions radicales car après tout, tout peut arriver. La preuve!




Publié dans Attire d'L

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N
Sév> Non, en effet! et le pire dans tout ça c'est que le jour où j'écrivais ce texte, c'est l'autre qui a pris la décision! Tout était dit! tout était joué! :-(
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S
Pas facile.                        
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N
Douja> Merci pour tes mots qui me réchauffent le coeur...
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D
Que de questions ! Qui n\\\'est pas passé un jour par ce stade de questionnements qui nous semble sans fin, ni solution ?Une phase difficile et si personnelle.Je ne peux que dire : courage... et surtout laisse faire le temps et ton instinct. S\\\'autoriser de prendre (perdre ?) du temps pour cette phase. Pas évident mais on est tellement bien après.
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